Parcours professionnels et besoins de qualification des femmes salariées et non salariées du milieu rural
Etude bibliographique et institutionnelle, et panel de 37 femmes interrogées en Pays de la Loire et Rhône Alpes.Dans le domaine de l'emploi, 60 % des femmes exercent des métiers qui ne concernent que 30 % des emplois en France. Au niveau des salaires, un écart moyen de rémunération entre les femmes et les hommes de 25 % persiste en défaveur des premières. Dans l'enseignement agricole, les jeunes filles dominent dans les secteurs de la transformation (agroalimentaire surtout) où elles sont 59 %, de la commercialisation et des services aux entreprises où elles sont 91 % et des services aux personnes, 93 %. Elles ne sont que 16 % dans le secteur de l'aménagement, surtout en forêt. En production, elles représentent 25 % des effectifs. Le niveau d'étude des jeunes filles est en constante élévation, souvent plus formées que les garçons. Dans l'agriculture, où se situe la majorité des 37 femmes interviewées, dans les tranches d'âges 16-25 ans et 26-39 ans, toutes ont un BTA ou un BTS, sauf une qui a un niveau BEP. La tranche d'âge 40-55 ans montre un éventail de niveaux d'études, du certificat d'étude primaire à l'école d'ingénieur. Globalement, elles ont un niveau inférieur à leurs benjamines. Celles de 56 ans et plus ont rarement un diplôme agricole. Une grande majorité d'entre elles exerce un métier qui ne correspond pas à leur formation initiale. Huit femmes sur les 37 disent avoir appris leur métier "sur le tas". Ce sont surtout des femmes travaillant dans l'IAA et qui ont dû apprendre des techniques de fabrication particulières. Une moitié d'entre elles a eu recours à la formation continue. Leurs parcours professionnels apparaissent déterminés par l'influence de la famille et du territoire, par l'inégalitaire répartition des tâches au sein du couple et par des ruptures ou des détours d'évolution dans les parcours professionnels. Si le rural est le plus souvent considéré par les femmes interrogées comme un cadre de vie choisi, ce choix a un prix : l'isolement, les distances, la rareté des équipements et des services.Favoriser l'égalité d'accès à l'emploi pour les femmes et les hommes pourrait se faire en sécurisant les parcours professionnels et en prévoyant des passerelles entre secteurs professionnels, en conduisant une campagne nationale sur la mixité des métiers, en facilitant pour les femmes la découverte des métiers traditionnellement masculins et en systématisant les statistiques sexuées. L'adaptation de la formation continue aux parcours des femmes et la conciliation vie professionnelle et vie privée seraient également des facteurs favorisants.
01/01/2003
119 p.