Emploi dans les Pays-de-la-Loire : mutations et perspectives
. Emploi un accès plus difficile :Au cours des années 90, le nombre de demandeurs d'emploi de la région a augmenté de 25 % pour atteindre le chiffre de 200 000. Le temps partiel progresse et touche désormais 16 % des salariés mais il est de plus en plus subi et n'est pas l'exclusivité des femmes. Les emplois occupés par les moins de trente ans restent modestes sur le plan de la qualification, de la rémunération ou de la durée. Les femmes ont plus de mal à s'insérer dans le marché du travail, bien que l'activité féminine soit relativement plus répandue dans la région.Retrouver du travail après avoir connu le chômage est toujours plus aisé pour les plus diplômés mais, quand on avance dans l'âge, c'est l'expérience qui est le meilleur atout. Dans ce contexte, et parfois malgré l'existence de formations adaptées, des difficultés de recrutement ponctuelles demeurent pour certains postes ou spécialités comme la réparation en carrosserie, ou les métiers de boucher-charcutier dans la grande distribution.. Les mutations de l'emploi :Jusqu'à présent, la région a mieux vécu que le reste de la France les changements économiques des dernières décennies. Tout en régressant, l'emploi industriel a résisté davantage. On le doit en particulier à l'agro-alimentaire bien réparti sur le territoire et créateur d'emplois. Le textile-habillement-cuir, ancré dans le Choletais, a certes perdu une partie de ses effectifs mais il a survécu à une concurrence internationale redoutable. Cette résistance est à rapprocher d'une moindre substitution du capital au travail dans la région mais surtout du dynamisme des petites et moyennes industries. Les effectifs du tertiaire croissent dans les années 90 un peu plus rapidement qu'en France - peut-être par effet de retard -, tirés par l'éducation et la santé dans le non-marchand et, côté marchand, par les services aux particuliers. Important développement de l'intérim qui place les Pays-de-la-Loire au quatrième rang des régions françaises. 10 % des salariés ligériens travaillent aujourd'hui dans l'économie sociale, essentiellement dans le tertiaire. En se basant sur une grille d'analyse élaborée par Robert Reich, et comparés au reste des emplois en France, les emplois ligériens apparaissent plus exposés à la concurrence avec un potentiel d'innovation plus faible.. Perspectives :Si les tendances récentes se poursuivent, la population ligérienne des 20-60 ans va croître jusqu'en 2005 pour atteindre 1 740 000 personnes. Elle diminuera ensuite progressivement et, en 2020, elle sera de l'ordre de 1 600 000, soit 48 % des ligériens. A cette date la région comptera un million de personnes de plus de 60 ans. Un salarié sur quatre d'aujourd'hui partira en retraite d'ici 2010. Les départs toucheront davantage l'industrie que les services. Ce dernier secteur, lorsqu'on prolonge les tendances actuelles, concentrerait l'essentiel des perspectives de recrutement, notamment dans les domaines de la santé, de l'action sociale et des services aux entreprises. La région devra gérer quelques risques liés à la nature traditionnelle de son appareil productif et au développement d'activités à forte valeur ajoutée. Les volets sociaux et territoriaux des mutations de l'emploi et des activités resteront fortement associés à ces risques.
01/01/1999
184 p.