Coronavirus : la Loire-Atlantique et sa métropole tiennent le choc, avec néanmoins des pans économiques et personnes précarisées en grande difficulté
1 an de crise sanitaire, quels effets sur l'économie locale en 2020 ?
Le baromètre de l'emploi de l'Agence d'urbanisme de la région nantaise (Auran) apporte un éclairage sur les conséquences de la crise pandémique doublée d'une crise économique pour le territoire de la Loire-Atlantique : baisse de l'emploi salarié privé, recrutements en berne, secteurs économiques dévastés…
Les premiers enseignements tirés ont trait à l'emploi. En avril 2020, au plus fort de la crise, 234 350 salariés (soit la moitié des effectifs) ont bénéficié du dispositif de chômage partiel en Loire-Atlantique. En décembre 2020, 42 600 étaient encore concernés. Plus globalement, au quatrième trimestre 2020, la Loire-Atlantique enregistrait un repli de 1,7 % du nombre d'emplois. Les bassins de Saint-Nazaire (- 4,5 %) et d'Ancenis (- 4 %), fortement industrialisés, étaient les plus affectés au nord de la Loire. Au sud de la Loire, Grand-lieu (- 5,7 %) et Clisson (- 2,7 %) connaissaient également les plus fortes pertes d'effectifs. Dans les autres territoires, l'emploi progressait, mais faiblement. Quant à la métropole nantaise, elle comptabilisait 37 810 demandeurs d'emploi en catégorie A, soit une hausse de 11 % par rapport au dernier trimestre 2019.
Concernant les recrutements, l'année 2020 a été marquée par un effondrement : - 31 % sur un an dans la métropole nantaise (soit 288 337 emplois). Sur ce même bassin, le secteur des services a été fortement touché (- 33 %,) tout comme le BTP (- 15,5 %). Selon une enquête menée fin 2020 par Pôle Emploi, une entreprise du département sur trois recrutera en 2021, soit 76 000 projets recensés et une baisse de 7 % par rapport à 2020. Les métiers les plus en tension sur la métropole nantaise concernent la maintenance, l'usinage et les ingénieurs (méthode, production, organisation).
Au niveau sectoriel, en s'appuyant sur les données de la Banque de France, l'Auran rappelle que les chiffres d'affaires dans l'industrie ont diminué de 8,8 % en moyenne en 2020 en Pays de la Loire. Même si tous les secteurs ont été touchés, le recul est plus important pour les industries du Transport (- 18 % de chiffres d'affaires) et plus particulièrement dans la construction aéronautique et spatiale (- 27 %).
Dans le BTP, la production a reculé de 7,9 % dans les Pays de la Loire en 2020. Selon l'Auran, cette baisse résulte directement du confinement au printemps avec l'arrêt de la plupart des chantiers. Au déconfinement de mai, les entreprises du BTP ont dû rattraper les retards, en modifiant parfois fortement les cadences habituelles. L'activité a donc été très dense au deuxième trimestre 2020, en particulier sur les chantiers de particuliers. Les professionnels ont encore une importante réserve d'activité fin 2020, laissant entrevoir une année 2021 hors normes.
Pour les activités du tourisme, de la restauration, de l'événementiel et des loisirs, l'année 2020 et une grande partie de 2021 sont dévastatrices. Dans l'Hôtellerie-café-restauration (HCR), l'emploi s'est contracté de 9,2 % dans la métropole nantaise, soit une baisse de 1 180 emplois salariés privés en 2020. Selon le cabinet In Extenso et la CCI Nantes Saint-Nazaire, les taux d'occupation dans l'Hôtellerie ont chuté de 49 % en 2020 dans la métropole nantaise. L'Aéroport Nantes Atlantique a connu de son côté une division par trois de son activité, avec - 68 % de passagers et - 63 % de vols commerciaux par rapport à 2019.
À l'inverse, le secteur du numérique a vu son chiffre d'affaires progresser de 5,8 % dans la région en 2020. Selon l'Auran, il dispose d'une plus forte adaptabilité au contexte (télétravail, usages et outils de travail à distance déjà déployés) et a connu une demande accrue sur certains marchés (solutions, sécurité). Cependant, les recrutements ont malgré tout baissé de 52 %, selon l'Observatoire régional des compétences numériques d'ADN Ouest. En revanche, le contexte a aggravé la situation de l'édition (- 9% du chiffre d'affaires), de la publicité et des études de marché (- 14% du chiffre d'affaires), en partie impactées en ricochet par la paralysie des secteurs du tourisme, événementiel et des loisirs.
En conséquence, on assiste à une dégradation de la situation des plus vulnérables sur le marché du travail : un afflux important de demandeurs d'emploi en 2020, une hausse de la précarité (+ 11 % de ménages allocataires du RSA en 2020 en Loire-Atlantique) et des besoins d'accompagnement des publics les plus fragiles (+ 33 % de jeunes suivis au second semestre 2020 sur Nantes Métropole).
Même si le niveau des recrutements reste inférieur à celui d'avant crise, les indicateurs les plus récents indiquent une remontée des intentions d'embauches pour 2021 et des perspectives plus optimistes. La région nantaise ne manque pas de ressources pour affronter les prochains défis socio-économiques. Comme lors de la crise 2008, le socle diversifié d'activités, l'attractivité et la qualité de vie reconnue du territoire, la force des réseaux présents et la qualité de la main d'œuvre locale sont assurément des atouts de résilience.
Les synthèses de l'Auran, n°69 (juin 2021)
12 p.
Les premiers enseignements tirés ont trait à l'emploi. En avril 2020, au plus fort de la crise, 234 350 salariés (soit la moitié des effectifs) ont bénéficié du dispositif de chômage partiel en Loire-Atlantique. En décembre 2020, 42 600 étaient encore concernés. Plus globalement, au quatrième trimestre 2020, la Loire-Atlantique enregistrait un repli de 1,7 % du nombre d'emplois. Les bassins de Saint-Nazaire (- 4,5 %) et d'Ancenis (- 4 %), fortement industrialisés, étaient les plus affectés au nord de la Loire. Au sud de la Loire, Grand-lieu (- 5,7 %) et Clisson (- 2,7 %) connaissaient également les plus fortes pertes d'effectifs. Dans les autres territoires, l'emploi progressait, mais faiblement. Quant à la métropole nantaise, elle comptabilisait 37 810 demandeurs d'emploi en catégorie A, soit une hausse de 11 % par rapport au dernier trimestre 2019.
Concernant les recrutements, l'année 2020 a été marquée par un effondrement : - 31 % sur un an dans la métropole nantaise (soit 288 337 emplois). Sur ce même bassin, le secteur des services a été fortement touché (- 33 %,) tout comme le BTP (- 15,5 %). Selon une enquête menée fin 2020 par Pôle Emploi, une entreprise du département sur trois recrutera en 2021, soit 76 000 projets recensés et une baisse de 7 % par rapport à 2020. Les métiers les plus en tension sur la métropole nantaise concernent la maintenance, l'usinage et les ingénieurs (méthode, production, organisation).
Au niveau sectoriel, en s'appuyant sur les données de la Banque de France, l'Auran rappelle que les chiffres d'affaires dans l'industrie ont diminué de 8,8 % en moyenne en 2020 en Pays de la Loire. Même si tous les secteurs ont été touchés, le recul est plus important pour les industries du Transport (- 18 % de chiffres d'affaires) et plus particulièrement dans la construction aéronautique et spatiale (- 27 %).
Dans le BTP, la production a reculé de 7,9 % dans les Pays de la Loire en 2020. Selon l'Auran, cette baisse résulte directement du confinement au printemps avec l'arrêt de la plupart des chantiers. Au déconfinement de mai, les entreprises du BTP ont dû rattraper les retards, en modifiant parfois fortement les cadences habituelles. L'activité a donc été très dense au deuxième trimestre 2020, en particulier sur les chantiers de particuliers. Les professionnels ont encore une importante réserve d'activité fin 2020, laissant entrevoir une année 2021 hors normes.
Pour les activités du tourisme, de la restauration, de l'événementiel et des loisirs, l'année 2020 et une grande partie de 2021 sont dévastatrices. Dans l'Hôtellerie-café-restauration (HCR), l'emploi s'est contracté de 9,2 % dans la métropole nantaise, soit une baisse de 1 180 emplois salariés privés en 2020. Selon le cabinet In Extenso et la CCI Nantes Saint-Nazaire, les taux d'occupation dans l'Hôtellerie ont chuté de 49 % en 2020 dans la métropole nantaise. L'Aéroport Nantes Atlantique a connu de son côté une division par trois de son activité, avec - 68 % de passagers et - 63 % de vols commerciaux par rapport à 2019.
À l'inverse, le secteur du numérique a vu son chiffre d'affaires progresser de 5,8 % dans la région en 2020. Selon l'Auran, il dispose d'une plus forte adaptabilité au contexte (télétravail, usages et outils de travail à distance déjà déployés) et a connu une demande accrue sur certains marchés (solutions, sécurité). Cependant, les recrutements ont malgré tout baissé de 52 %, selon l'Observatoire régional des compétences numériques d'ADN Ouest. En revanche, le contexte a aggravé la situation de l'édition (- 9% du chiffre d'affaires), de la publicité et des études de marché (- 14% du chiffre d'affaires), en partie impactées en ricochet par la paralysie des secteurs du tourisme, événementiel et des loisirs.
En conséquence, on assiste à une dégradation de la situation des plus vulnérables sur le marché du travail : un afflux important de demandeurs d'emploi en 2020, une hausse de la précarité (+ 11 % de ménages allocataires du RSA en 2020 en Loire-Atlantique) et des besoins d'accompagnement des publics les plus fragiles (+ 33 % de jeunes suivis au second semestre 2020 sur Nantes Métropole).
Même si le niveau des recrutements reste inférieur à celui d'avant crise, les indicateurs les plus récents indiquent une remontée des intentions d'embauches pour 2021 et des perspectives plus optimistes. La région nantaise ne manque pas de ressources pour affronter les prochains défis socio-économiques. Comme lors de la crise 2008, le socle diversifié d'activités, l'attractivité et la qualité de vie reconnue du territoire, la force des réseaux présents et la qualité de la main d'œuvre locale sont assurément des atouts de résilience.
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