Sabine ANDRIEU, Auteur ;
Alexandra CACCIVIO, Auteur ;
Cyril DUCHAMP, Auteur ;
Pascaline MARION, Auteur ;
Anne MASCRET, Auteur ;
Camille MORDELET, Auteur ;
Diane SCHERER, Auteur ;
Marie-Pierre VEGA, Auteur
L'usage des référentiels professionnels reste encore limité à certains organismes de formation ou d'insertion
Référentiels de compétences : des outils qui infusent chez les formateurs, pas encore chez les recruteurs
Lors de la deuxième édition des Innovantes de la formation, qui s'est tenue le 13 septembre 2022, à Pessac (Gironde), dans les locaux du Carif-Oref Cap métiers, une table ronde a été dédiée aux référentiels professionnels mobilisés par des formateurs et des conseillers en emploi ou en insertion. Certains participants y ont présenté leurs outils.
Sur le modèle du certificat Pix qui permet d'évaluer en ligne ses compétences numériques, l'Onisep ambitionne, dans le cadre de son programme Avenir(s), de créer un certificat permettant d'évaluer et de travailler tout au long de la vie ses "soft skills". Ce programme, en cours de démarrage, "sera construit avec le terrain", en lien avec des comités d'orientation stratégique régionaux. Lors de son intervention, Frédérique Alexandre Bailly, directrice générale de l'Onisep, a insisté également sur la recherche de portabilité entre portfolios de compétences des scolaires, des étudiants et du monde professionnel qui irrigue ce projet.
Catherine Beauvois, de la direction générale de Pôle emploi, a présenté la réactualisation, d'ici au printemps 2023, du Rome en une version 4.0. Le Rome comporte aujourd'hui 532 fiches métiers et quelque 11 000 appellations d'emploi. Le chantier de sa refonte, engagé il y a quatre ans en concertation avec différents partenaires (branches professionnelles, Opérateurs de compétences -Opco-, Onisep, réseau des Carif-Oref...), vise à aboutir à "une maille plus adaptée et dynamique", promet Catherine Beauvois. Il y aura "une plate-forme collaborative, partagée avec les Régions", afin de "repérer les signaux faibles dans le changement des métiers", et d'actualiser les contenus. L'enjeu du projet consiste aussi à identifier des "macro-compétences" permettant plus de mobilité entre les métiers. Dans l'actuelle version 3 du Rome, une même compétence est mobilisée dans 1,8 fiche métier. Dans le Rome version 4, elle le sera dans 24 fiches métier.
De leurs côtés, l'Association accueil information Sud Charente (AAISC), labellisée Atelier de pédagogie personnalisée (APP), et la fédération des Unions régionales des organismes de formation (Urof) utilisent, en tout ou partie, le référentiel européen Rectec. Rectec signifie "Reconnaître les compétences transversales en lien avec l'employabilité et les certifications". Ce projet européen, né en 2016, visait à créer une correspondance de ces compétences avec le cadre européen des certifications. Porté par le GIP-FCIP de l'académie de Versailles, il a associé des acteurs du champ de l'insertion et de la formation professionnelle de trois pays francophones : la Belgique, la France et le Luxembourg. Il a abouti à une carte en cercle qui permet de rendre visibles 12 compétences transversales et leur degré de maîtrise. Développé pour un public peu ou pas qualifié, ce référentiel a été adapté pour un public plus large lors d'un second projet "Rectec +", qui définit non plus 4 niveaux de maîtrise mais 8.
"Nous recevons dans notre APP beaucoup de jeunes en échec qui n'ont pas compris ce qu'on attendait d'eux dans l'Éducation nationale", témoigne Isabelle Nau de l'AAISC. Son organisme utilise avec eux une version simplifiée du référentiel Rectec (6 compétences transverses au lieu de 12) et des Open badges pour identifier leur savoir-être, avant de pouvoir embrayer sur l'acquisition de savoirs techniques, raconte-t-elle.
Tifenn Mellouët, cheffe de projets Détours créatifs vers l'emploi à la fédération des Urof, a présenté le projet PIC 100 % inclusion "Détours créatifs vers l'emploi", porté par la fédération avec 10 partenaires dans 9 territoires. Ce projet cible les "recalés de l'intérim", leur proposant, certes une remise en selle via un projet créatif, mais aussi un repositionnement en mobilisant la carte des compétences transversales Rectec.
Le leitmotiv entre ces différents outils est de placer l'apprenant ou le chercheur d'emploi dans une logique compétences, en insistant sur celles, génériques, qui sont mobilisables dans différentes situations de travail, et donc transférables d'un métier à l'autre.
De plus en plus digitalisés, ils se placent dans une logique compétences, pour valoriser les soft skills et favoriser leur employabilité. Mais leur usage reste encore limité à certains organismes de formation ou d'insertion, travaillant avec des publics fragiles. Leur diffusion à un public plus large (certificateurs, enseignement secondaire, entreprises) a interrogé l'assistance de cette table ronde.
AEF info, n°678934 (21 septembre 2022)
Sur le modèle du certificat Pix qui permet d'évaluer en ligne ses compétences numériques, l'Onisep ambitionne, dans le cadre de son programme Avenir(s), de créer un certificat permettant d'évaluer et de travailler tout au long de la vie ses "soft skills". Ce programme, en cours de démarrage, "sera construit avec le terrain", en lien avec des comités d'orientation stratégique régionaux. Lors de son intervention, Frédérique Alexandre Bailly, directrice générale de l'Onisep, a insisté également sur la recherche de portabilité entre portfolios de compétences des scolaires, des étudiants et du monde professionnel qui irrigue ce projet.
Catherine Beauvois, de la direction générale de Pôle emploi, a présenté la réactualisation, d'ici au printemps 2023, du Rome en une version 4.0. Le Rome comporte aujourd'hui 532 fiches métiers et quelque 11 000 appellations d'emploi. Le chantier de sa refonte, engagé il y a quatre ans en concertation avec différents partenaires (branches professionnelles, Opérateurs de compétences -Opco-, Onisep, réseau des Carif-Oref...), vise à aboutir à "une maille plus adaptée et dynamique", promet Catherine Beauvois. Il y aura "une plate-forme collaborative, partagée avec les Régions", afin de "repérer les signaux faibles dans le changement des métiers", et d'actualiser les contenus. L'enjeu du projet consiste aussi à identifier des "macro-compétences" permettant plus de mobilité entre les métiers. Dans l'actuelle version 3 du Rome, une même compétence est mobilisée dans 1,8 fiche métier. Dans le Rome version 4, elle le sera dans 24 fiches métier.
De leurs côtés, l'Association accueil information Sud Charente (AAISC), labellisée Atelier de pédagogie personnalisée (APP), et la fédération des Unions régionales des organismes de formation (Urof) utilisent, en tout ou partie, le référentiel européen Rectec. Rectec signifie "Reconnaître les compétences transversales en lien avec l'employabilité et les certifications". Ce projet européen, né en 2016, visait à créer une correspondance de ces compétences avec le cadre européen des certifications. Porté par le GIP-FCIP de l'académie de Versailles, il a associé des acteurs du champ de l'insertion et de la formation professionnelle de trois pays francophones : la Belgique, la France et le Luxembourg. Il a abouti à une carte en cercle qui permet de rendre visibles 12 compétences transversales et leur degré de maîtrise. Développé pour un public peu ou pas qualifié, ce référentiel a été adapté pour un public plus large lors d'un second projet "Rectec +", qui définit non plus 4 niveaux de maîtrise mais 8.
"Nous recevons dans notre APP beaucoup de jeunes en échec qui n'ont pas compris ce qu'on attendait d'eux dans l'Éducation nationale", témoigne Isabelle Nau de l'AAISC. Son organisme utilise avec eux une version simplifiée du référentiel Rectec (6 compétences transverses au lieu de 12) et des Open badges pour identifier leur savoir-être, avant de pouvoir embrayer sur l'acquisition de savoirs techniques, raconte-t-elle.
Tifenn Mellouët, cheffe de projets Détours créatifs vers l'emploi à la fédération des Urof, a présenté le projet PIC 100 % inclusion "Détours créatifs vers l'emploi", porté par la fédération avec 10 partenaires dans 9 territoires. Ce projet cible les "recalés de l'intérim", leur proposant, certes une remise en selle via un projet créatif, mais aussi un repositionnement en mobilisant la carte des compétences transversales Rectec.
Le leitmotiv entre ces différents outils est de placer l'apprenant ou le chercheur d'emploi dans une logique compétences, en insistant sur celles, génériques, qui sont mobilisables dans différentes situations de travail, et donc transférables d'un métier à l'autre.
De plus en plus digitalisés, ils se placent dans une logique compétences, pour valoriser les soft skills et favoriser leur employabilité. Mais leur usage reste encore limité à certains organismes de formation ou d'insertion, travaillant avec des publics fragiles. Leur diffusion à un public plus large (certificateurs, enseignement secondaire, entreprises) a interrogé l'assistance de cette table ronde.
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